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Ecrire à tous les râteliers,

un 12 mai 2012,

avec Annick Isselé et l’université populaire,

au jardin botanique de Saverne…

 

« Un atelier d’écriture n’est ni un exercice d’orthographe et de grammaire, ni de la calligraphie. C’est un espace d’expression qui interpelle tantôt le passé, tantôt le présent, tantôt l’imaginaire. C’est un espace privilégié d’échange avec les autres, avec un temps d’introduction à la manière d’écrire de la séance, un temps personnel d’écriture, un temps de lecture de son texte dans le respect des uns et des autres.

En cet après-midi ensoleillé, il s’agissait de choisir un endroit du jardin, de s’y installer, d’accueillir ses pensées, de se rendre présent à cette ambiance, de respirer, regarder, écouter, sentir et décrire la scène en fonction de sa sensibilité. Les différentes lectures ont ensuite provoqué une petite ballade insolite dans le jardin. A vous de retrouver les différents endroits.    « 

  

« Début de printemps

La nature s’éveille

Je vous propose

Monts et merveilles

Dans un jardin

Prenez la pose

Faîtes un peu de prose.

Tout d‘abord asseyez-vous au bord de l’étang.

Sous les branches d’un cognassier du Japon

Prenez votre feuille un crayon et laissez courir votre plume

Regardez le frémissement de l’onde

Admirez les touches subtiles du cresson flottant

Voyez les boutons d’or qui dressent leurs cœurs. Aimez vous le beurre ?

Sentez la benoîte des ruisseaux aux boutons roses déjà pâlissants

Découvrez au creux des feuilles de lotus les têtards naissants

Admirez la gerbe d’iris flamboyants qui s’élance vers le ciel

Ecoutez le chant des oiseaux et le vrombissement de la demoiselle

Souriez la photo est terminée »

                                                               Sylvie  

  

« Au détour d’un sentier se terminant par quelques marches de grès rose, je découvre une palette de fleurs de rhododendrons de couleurs rose, mauve et orange. Ce sont là trois arbustes entremêlés, trois arbustes qui ne sont pas de même couleur mais qui ne forment qu’un. En les regardant ainsi mêlés l’un à l’autre, je peux jouir de cette luminescence sur fond d’arbre vert foncé. Ils ne sont pas à vendre, juste à regarder à apprécier. Une autre palette  s’y rajoute encore : celle du fond sonore, le chant d’un pinson, d’autres oiseaux plus lointains, celui moins beau des corneilles, me rappelant que dans la nature, il y a de la place pour toutes sortes d’êtres, de toutes les formes, de toute utilité, de toute diversité. L’odeur des fleurs qui m’entourent se fait agréable ou pas, selon celles qui les dégagent. Je me lève et je m’éloigne pour en découvrir d’autres. « 

                                                               Claudie

 

                « Dans le coin des plantes carnivores que j’imagine affamées car enfermées comme punies et n’ayant pas le droit de s’échapper le long de la pierre rose, je m’enferme moi-même sous le hêtre pleureur.

                Mais là…, pas d’enfermement car les branches et leurs feuilles ovales verdissent des pans mobiles, agités par le vent. Ce vent tantôt frais ou bien chaud.

                S’il m’était permis de cueillir de belles plantes, il faudrait que je les imagine, rien ne pousse ici. Ca y est, à force de me fondre dans ce hamac je perçois le discours des oiseaux, le bruissement de branches avoisinantes. Dans ce vertige je ne peux pas m’appuyer sur ces guirlandes qui dansent autour de moi, le sol que rien n’a verdi ne m’accueille pas : je m’évade allez ! vers la lumière  les couleurs des rhododendrons et tous ces verts naissants. »

                                                               J. W.

  

« En cheminant alors qu’ils sont sur le point de s’embarquer sur un Paquebot pour traverser l’Océan Atlantique. Ils entendent des cris c’est Cornus qui lui aussi se rend au congrès mondial «  sauvez-nous ». Il a quitté sa Floride natale, il y a cela plusieurs semaines. Le voyage a été solitaire pour lui et il est heureux de rencontrer des compatriotes. Mais il n’est pas au bout de ses surprises sur le paquebot une onde violette les attire tous vers l’avant du bateau c’est Clethra qui fait partie des invités au congrès il a emmené avec lui tous les oiseaux de sa région et leurs chants accompagnent ces passagers pas comme les autres tout au long de leur traversée. Le bruit court, non ce ne sont pas les voitures qui rétrogradent dans le col ni les oiseaux qui fêtent le printemps, les arbres du monde entier courent grand danger mais quel est-il ? Abies le sapin du Colorado ne tient plus. Un matin avant que le soleil ne se lève il part oui ! Il a entendu parler d’un congrès mondial qui se tient à Saverne dans un lieu nommé «  beau » «  Tannick ». En route il passe prendre Vaccinium son ami qui vit à l’Est des Etats Unis. La route est longue jusqu’en Europe mais à plusieurs nous sommes plus forts. Alors ils passent par le Canada. C’est là que vit le cousin d’Abies. Il se nomme Tsuga qui n’hésite pas à quitter sa terre natale pour sauver les arbres de la terre. Il a beaucoup grandi ce printemps et maintenant que l’été est là il se sent la force de traverser le continent américain. Arrivé à Saverne au pied du col les voilà tous affolés un bruit insupportable leur vrille les feuilles toutes vertes ou leurs aiguilles. Heureusement les oiseaux qui ont fait un repérage des lieux les guident très vite vers la clôture qui ceint le lieu du rendez-vous. Un dernier obstacle les empêche d’entrer mais cela serait sans compter sur leur courage. Ils tendent tous leurs branches et font une brèche dans la clôture. Les voilà à l’abri. Tout ici n’est que verdure, plante silence fleur, oiseau. Bien sûr ils rencontrent quelques fois des drôles de petites bêtes à deux pattes avec des couleurs et qui font un drôle de bruit avec la bouche. C’est ce qu’on doit appeler les hommes. Ceux contre lesquels il faut se défendre. Ils rencontrent coton qui est venu de chine et se repose sur des marches de grès non couvertes de pommes de pins. Kerria son ami lui tient compagnie et leur explique qu’ils ont failli perdre la vie plusieurs fois et qu’il ne sait pas si son ami s’en remettra. Mais ils pensent qu’ils ont été inspirés de venir car il y a foule et même s’il ne trouve pas de solution ils se sont fait beaucoup d’amis pour la vie. »

Marie

 

« Il y a quelque chose à cacher, il me semble.

Le tronc principal à la forme d’un arc qui relie un bout de la terre à un autre bout. De cet arc central tombe à la verticale des branches d’où partent d’autres branches plus fluettes. Sur chaque branche plus fluette de petites boules d’épines sont rassemblées par paquets donnant de l’ampleur au tombé vertical.

On dirait une harpe fatiguée.

On dirait des cordes qui vibrent au gré du vent tout doucement.

La droite de cette harpe est plus dense et présente plus de mouvements, certaines cordes ont perdu de leur aplomb et prennent la tangente. Vers la gauche les branches sont plus éparses.

Où est le trésor ? Qu’est ce qui se cache sous cet arbre ? Pourquoi cette chevelure décoiffée branchée vers le centre de la terre et qui refuse de se redresser, d’aller chercher le ciel et la lumière ? Quel devenir a cet arbre quand son extrémité aura atteint le sentier ? Qu’est ce qui mûrit en son sein ? Peut-être un chagrin inconsolable … c’est un cèdre de l’atlas pleureur… . »

                                                               Annick

 

 Jardin botanique 12 mai 2012.

Carpe Diem. Vivre l’instant présent. Bercée par le chant des oiseaux mêlé à celui des véhicules qui grimpent la côte du fameux col de Saverne. Les bruits de moteur se décantent, seuls les oiseaux chantent.

Le ciel est bleu, les nuages cotonneux le traversent et prennent la route du sud. Les arbres structurent le paysage : majestueux, élancés, noueux. Certains ont hésité : grandir vers le ciel, puis revenir à la terre formant de beaux arceaux naturels de verdure. Le vert domine ou plutôt les verts : tendre, presque fluorescent, ou soutenu, ton bouteille, vert sombre.

Interruption momentanée du tableau végétal : un chat m’observe. Ecrivain démasqué. Il est à l’arrêt, me surveille et écoute la nature. Soudain il me tourne le dos, en chasse ! Les oreilles redressées il s’éloigne. Quel paysage paisible dans ce monde agité. Une bonne leçon de politique fiction où la Russie ( par l’Achillée de Sibérie) côtoie la Corée ( Chrysanthenum Zawadoki) de façon pacifique. Prenez-en de la graine, dirigeants de ce monde…

Baguenaudier élébore, potentille, paricant des Pyrénées, je voyage avec vous.

En couleurs : le vert domine, le mauve iris le talonne avec ses nuances, la rose pivoine, le bleu myosotis, le grenat d’autres iris, le brun chardon, le gris de plantes non définis, le jaune et au loin une tulipe singulière rougit.

Telle celle des voyelles du poète, une mouche  butine sur une plante…cela me rappelle des souvenirs d’adolescences. De délicates odeurs chatouillent mes narines, c’est agréable.

Carpe Diem, 15h15 ( Marignan) point final.

                                               Françoise